Ben finalement je ne dors pas très bien dans ce super refuge. La fameuse insomnie de 3h à 4h30 se fait une habiude... le réveil à 6h25 est dur !
Il fait super beau, et je décide de faire un petit-déjeuner consistant : soupe, pâtes, salade de thon, framboises de la veille...

En route pour le pic de Suttlo. Le chemin est bien cairné et seule l'arrivée au col est un peu galère à cause des pierres qui glissent. La crête vers Suttlo est cool et la vue superbe. Après le pic, je redescends au col de Suttlo et décide de ne pas faire la crête de l'Estat : trop de vent, sac trop lourd, pas le temps si c'est délicat, enfin je me trouve une foule de bonnes raisons.
J'y monte donc par la voie classique et c'est génial. C'est un de mes pics préférés ; on y voit depuis l'Aneto jusqu'au Canigou. Les Catalans aussi l'aiment beaucoup.

La descente par Riufret se fait sans trop de problèmes de chemin, sauf un peu au début en quittant le col de l'Estat ; mais rien de bien méchant. Néanmoins, -1500m c'est beaucoup, et je suis rompu en bas. Ah, si j'avais eu deux bâtons.

Depuis le lac de Soulcem, je cherche en vain un chemin vers le Fourcat. Non, il n'y a pas de chemin, il faut naviguer entre les sentes. Après un replat et des orrys je croise quelques cairns, c'est tout. Je lutte vraiment dans cette montée de 1200m. C'est la plus dure depuis le début de la traversée. La fin surtout se fait attendre (un sentiment du genre : "l'infini c'est long, surtout vers la fin").

Ensuite une crête sympa vers un pic sans nom, et puis je vise le port de l'Abeille... Et non ! je change d'avis et d'itinéraire, car je ne pourrai autrement jamais être au Pas de La Case demain soir. Je me promets alors de revenir bientôt faire ces crêtes ariégeoises, depuis le pic de Fourcat vers le pic de Rulhe.

Donc descente vers El Serat, un poil de stop (1.5 km) alors qu'un ballet d'hélico bosse sur la station de ski de Soldeu. Puis je monte vers Sorteny afin d'y passer la nuit. Les baraques andorranes sont superbes mais l'intérieur des refuges est toujours nul (lits en métal rigide), mais spacieux.
Il y a un couple de la région de la Mancha, qui ne parlent... que leur langue.

En fait ces zozos sont très sympas et m'offrent des fruits et du vin. Ils sont malins et dorment dans les refuges plutôt que dans les hôtels.